NUTRITION
Un self-service à la crèche?

Apprendre l’autonomie

Devenir autonome est une tendance innée chez l’être humain. Cette tendance commence à la naissance et continue à se développer tout au long de la vie. Peu à peu, l’enfant apprend à s’occuper, jouer, marcher, s’habiller, devenir propre, manger… seul. Ce processus s’installe progressivement. On ne rend pas un enfant autonome, il le devient lui-même. Mais on peut évidemment l’accompagner en l’encourageant dans ses efforts, en le félicitant, en le valorisant… tout en respectant son propre rythme, car un enfant n’est pas l’autre.

Partenaires

L’autonomie se construit dans le lien que les enfants ont avec les adultes qui les entourent et avec qui ils ont établi une relation de confiance. Dans un milieu d’accueil, les professionnels doivent tout d’abord veiller à ce que les enfants évoluent dans un cadre sécurisant avec des repères stables afin qu’ils puissent identifier leurs limites et leurs besoins. Ensuite, ils vont leur permettre de devenir des partenaires actifs dans tout ce qui les concerne : soins, mise au lit, jeux… et repas. C’est la raison pour laquelle on trouve, dans certains milieux d’accueil, un système de self-service accessible parfois dès 18 mois. Le but? Répondre au besoin d’autonomie des enfants lors des repas.

Finis (pas) ton assiette!

Comment ça se passe? Les enfants sont amenés à se servir des aliments de chaque famille alimentaire qui constitue le repas. Dans certains milieux d’accueil, ils peuvent choisir parmi plusieurs légumes ou fruits différents. Ce sont les enfants qui gèrent les quantités qu’ils souhaitent, à l’exception de la viande et des produits laitiers qui restent «cadrés» par le professionnel afin d’éviter l’excès de protéines. Les plats passent d’un enfant à l’autre ou l’enfant se déplace vers les plats qui lui sont rendus accessibles. Le professionnel invite les enfants à prendre un peu de chaque aliment, tout en respectant leurs préférences. S’ils ont terminé leur assiette et ont envie de se resservir, ils peuvent le faire.

Tout bénéfice ?

Les enquêtes ont démontré que les enfants qui adhèrent à ce projet mangent mieux, prennent du plaisir à participer car ils gèrent leur repas et identifient mieux leurs sensations de satiété. De plus, leurs appétits et leurs préférences sont respectés. Toutefois, tous les enfants ne sont pas prêts en même temps à utiliser ce système. Le self-service a fait ses preuves et peut rencontrer les besoins d’autonomie des jeunes enfants en crèche si et seulement si ils s’approprient cette pratique. Pas question de les y obliger !

Chacun sa place

Proposer le self-service en milieu d’accueil de 0 à 3 ans peut donc être intéressant pour accompagner l’autonomie de l’enfant autour de l’alimentation, mais pas n’importe comment. Chaque enfant a des besoins et des rythmes spécifiques, il faut donc lui accorder une place individuelle au sein de la collectivité. La proposition du self-service est un projet de toute l’équipe du milieu d’accueil qui demande, de la part des professionnels, une observation fine de chaque enfant afin d’identifier si cela répond aux besoins et au respect du rythme de chacun. Cette pratique requiert du matériel adapté (récipient, couvert pour le service,…) et une organisation de petits groupes d’enfants (par exemple 5 enfants par table) afin de faciliter l’encadrement par les puéricultrices.

Prêts ? Mangez !

Comment savoir qu’un enfant est prêt à passer au self-service ?

– Il a envie ou veut se servir lui-même.

– Sa coordination musculaire le lui permet.

– Il a du mal à rester assis longtemps à table lors des repas.

Pour les enfants qui sont fort sélectifs et/ou qui refusent de manger (par opposition, par néophobie alimentaire…), le self-service est parfois proposé comme «piste d’aide».