LE CHOC DES INFOS
Exprimer ses émotions
Régulièrement, dans les médias, nous sommes confrontés à des événements violents et des images choquantes. Nous avons tendance à vouloir en protéger nos enfants mais ce n’est pas toujours possible, surtout si nous sommes nous-mêmes bouleversés. Même s’ils ne comprennent pas ce qui se passe, les enfants se rendent vite compte que quelque chose ne tourne pas rond. Il est donc extrêmement important de leur exprimer calmement ce que nous ressentons pour ne pas les inquiéter davantage et pour éviter qu’ils ne s’imaginent le pire. Mais aussi parce que sans cela, ils risquent de penser que pour être adulte, il ne faut avoir aucune émotion. Ils essaieront alors de s’endurcir afin de ne rien ressentir, ce qui les coupera de l’humanité.
Faire le point
Même si les parents font tout pour préserver leurs enfants d’une actualité dramatique, ils ne maîtrisent pas tout. Il y a l’école, les copains, les « grands » qui en parlent en dehors de la maison. Il est donc essentiel d’en parler avec eux, de vérifier ce qu’ils ont entendu, compris… et de rectifier le tir nécessaire. Non, il n’y a pas de bombe dans le métro pour punir des enfants pas sages. Non, il ne faut pas se méfier de quelqu’un qui a une (autre) religion ou qui vient d’un autre pays. Sans compter que les enfants ont une imagination débordante qui peut parfois prendre le dessus!
L’âge de raison?
Important aussi : s’adresser à chaque enfant en fonction de son âge. Avant 6 ans, aucun d’entre eux ne devrait être confronté à des images et/ou des informations violentes car ils manquent de repères pour pouvoir les comprendre. À partir de 7 ans – l’âge de raison -, ils peuvent suivre les actualités avec leurs parents, pour autant qu’ils soient prévenus et accompagnés. Et évidemment, sans y être obligés ! A cet âge, on peut leur donner un repère géographique, historique ou tout élément qui les aidera à situer un événement et à le comprendre.
Comment préserver les enfants en cas d’actu dramatique?
Peut-on parler de tout avec les enfants?
Comment dédramatiser sans banaliser?
Bien accompagnés
SE SOUTENIR
Soutien pédagogique
Il existe un tas de livres pour enfants sur des thèmes tels que la peur, la mort, la guerre, la souffrance… Le traitement des informations y est adapté à leur âge ce qui peut fournir une aide précieuse aux parents qui se sentent parfois bien désarmés face à des situations difficiles à expliquer. Après la lecture, on peut inviter l’enfant à dessiner, allumer une bougie et même aller déposer une fleur sur un lieu de recueillement.
Signes perturbateurs
Durant les jours qui suivent une actualité dramatique, soyez particulièrement attentifs au comportement de votre enfant. Il a du mal à s’endormir? Il fait des cauchemars? Il a peur du noir? Il mange moins ? Il rechigne à prendre les transports en commun? Il s’isole davantage? C’est peut-être sa façon à lui de manifester une angoisse. Parlez-en avec lui et n’hésitez pas à faire appel à des professionnels, comme des psychologues, si nécessaire.
Pas banal
Banaliser? Non ! Dédramatiser, oui ! Dire à un enfant qu’il ne s’est rien passé (de grave) alors qu’il voit des militaires dans les rues ou les gares, que l’école a changé ses modalités d’accès… ne l’aidera pas. Au contraire : cela ne fera que susciter son imagination et augmenter son angoisse. Par contre, il faut le rassurer. Oui, il s’est passé des choses graves mais toutes ces mesures sont prises pour assurer sa sécurité. Dédramatiser aussi : il y a des catastrophes, des accidents, des meurtres mais ces événements sont exceptionnels et on fait tout pour qu’ils ne se reproduisent plus. Relativiser, enfin : nous faisons de notre mieux dans un monde où rien n’est parfait et où nous ne maîtrisons pas tout. Reconnaître cette part de non maîtrisable et faire comprendre aux enfants que l’on peut vivre avec, c’est également les aider à grandir. La vie continue et elle apporte aussi de bien belles surprises !
Comment trouver les mots justes?
Mais tous les enfants ne réagissent pas de la même façon…
Et si on coupait la télé?
Documentation sur le sujet