L’enfance de l’ART!

La culture : un droit !

L’article 31 de la Convention internationale des droits de l’enfant dit ceci : « Les États parties reconnaissent à l’enfant le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge, et de participer librement à la vie culturelle et artistique.
Les États parties respectent et favorisent le droit de l’enfant de participer pleinement à la vie culturelle et artistique, et encouragent l’organisation à son intention de moyens appropriés de loisirs et d’activités récréatives, artistiques et culturelles, dans des conditions d’égalité. »
Sans barrières ni préjugés, les enfants dans leur démarche de découverte et d’apprentissage sont comme des artistes, curieux et inventifs…
L’idée n’est pas de leur montrer la Culture, mais bien de leur faire partager la richesse de ce moyen d’expression en évitant, si possible, les supports commerciaux qui en font des consommateurs plutôt que des acteurs.

L’ONE mécène

Depuis 2005, l’éveil culturel fait partie des missions de L’One. Dans les consultations, on propose aux familles un accès à l’art et à la culture à travers le coin lecture et l’éveil musical. L’Office organise également des formations d’éveil culturel à l’attention des milieux d’accueil et soutien et subventionne des représentations théâtrales en milieu d’accueil (une activité initiée dès 2000 par le théâtre de la Guimbarde.) Tout milieu d’accueil collectif ou structure d’accueillantes peut s’il le souhaite avoir accès à un spectacle subventionné. Des représentations évidemment réparties proportionnellement dans toutes les « subrégions » en fonction de l’enveloppe budgétaire allouée à ce projet.

Spectateurs nés

Pour les petits, tout est découverte, tout est neuf et sujet à questionnement… Autant dès lors, leur proposer des expériences de qualité, stimulantes, poétiques, artistiques qui éveillent tous leurs sens, nourrissent leur imaginaire et enrichissent leur vécu… et le partager avec eux. Sans essayer de lui en expliquer le sens, car avec le tout petit, il est question de perception, de relation bien plus que de compréhension. Les choses, pour eux, n’ont d’intérêt et donc de sens que dans la relation. Il y a ce qui est vu, perçu, reçu du spectacle, mais aussi ce qui est pressenti dans le regard de l’adulte. C’est dans le partage de ce ressenti que la « culture » prend sens pour l’enfant. Et si parfois certaines émotions sont trop fortes, la présence de l’adulte le rassure et l’aide à les dépasser…

Spectateur actif

À l’inverse d’une présence passive devant la télé (ce qui ne veut pas dire qu’on ne peut pas regarder ensemble un dessin animé) les enfants spectateurs au théâtre, en concerts, à la danse n’ont généralement pas les codes des adultes : ils réagissent, répondent, participent…. Et c’est très bien… Être actif, réagir, s’émouvoir, s’indigner, s’exprimer : c’est bon à tout âge (adulte compris !), mais particulièrement pour les plus jeunes qui vont ainsi apprendre à se connaître, à définir leur place dans le monde et la société. La découverte est prétexte chez eux à expression, car l’art est une question d’émotions et de ressentis. L’expression artistique est un plus pour leur développement cognitif et émotionnel, notamment lorsqu’ils ne maîtrisent pas encore le langage.

Art cadeau

Apprendre à s’exprimer est une richesse, apprendre à s’émouvoir et à être touché par la beauté est une joie, apprendre à observer le monde à travers les émotions est une chance. Mais partager l’art avec l’enfant, au-delà du bagage culturel et esthétique qui l’accompagnera tout au long de sa vie ; c’est aussi – et ça compte – l’occasion de leur montrer ce qui nous touche nous en tant qu’adulte, ce qui nous a, nous-mêmes, construit ou ému. C’est une manière non seulement de transmettre des choses, mais aussi d’offrir à l’enfant un regard différent sur son parent. L’échange, c’est dans les deux sens.

Les deux mains dedans

Théâtre, chant, danse, peinture, sculpture, cirque, toutes les disciplines artistiques offrent aujourd’hui leurs versions jeune public. Alors oui, pour commencer, le plus simple c’est de montrer, d’observer, d’être spectateur ; mais très vite, on peut leur donner l’opportunité d’y plonger les mains, de participer, tester, explorer et s’amuser à travers des activités, encadrées ou non, des stages… En permettant à l’enfant de représenter ce qu’il a vu ou vécu, on lui donne l’occasion de mieux comprendre et d’enrichir les mécanismes de sa pensée. Et puis il se découvre du talent, des capacités, un imaginaire fertile et intéressant et surtout d’autres moyens d’expression. Il comprend que lui aussi il peut laisser une trace, dire qui il est… Tout ça renforce sa confiance en lui.

Hors concours !

La pensée n’est pas la seule capacité humaine ; en mettant l’enfant en présence de personnes différentes, d’objets à manipuler, d’œuvres, on lui permettra de développer toutes les capacités artistiques et émotionnelles qu’il a en lui et qu’il doit découvrir par lui-même. Les activités artistiques – normalement — ne génèrent pas la compétition. Il n’y a aucune comparaison possible entre les uns et les autres puisque l’on exprime son ressenti. L’enfant « est », il fait et il peut s’intéresser à tout ce que font et sont les autres : cela le nourri et lui donne des clefs pour aller lui même plus loin sur son propre chemin.

Et Mozart alors ?

Il y a des prodiges oui, mais on n’initie pas l’enfant à l’art pour qu’il devienne un artiste (et encore moins une vedette), mais bien parce que c’est un mode ludique de développement, une expérience multisensorielle qui lui permet d’utiliser ses propres capacités. De toute façon, ce n’est pas parce qu’il dessine bien ou est doué pour la musique qu’il deviendra forcément dessinateur ou musicien… On doit le soutenir dans ses choix sans le pousser au-delà de ses envies. Quelque discipline qu’il désire un jour apprendre, il ne progressera que s’il y trouve du plaisir. L’art est avant tout un mode d’expression, une manière d’exulter. C’est un outil pour grandir et se développer et rares sont ceux qui en font leur quotidien une fois adulte.