JEUX
Faire semblant?

On joue?

Tous les enfants jouent, dès la naissance, avec leur corps, leurs sens, leurs émotions. C’est, pour eux, une façon d’interagir avec le monde qui les entoure. Car le jeu, pour un enfant, c’est sérieux! Ce n’est pas seulement une source de plaisirs mais aussi de connaissances, d’apprentissages, d’exercices physiques… bref, un moyen de grandir! Et parmi tous ces jeux, il y a les jeux dans lesquels ils s’inventent un rôle et un univers qu’ils ont imaginés eux-mêmes et s’y projettent. Ces jeux que l’on appelle « symboliques » constituent une étape très importante dans leur développement. Ils leur permettent de jouer la vie, de vivre ou revivre des émotions, de s’approprier le monde qui les entoure en comprenant les règles qui le régissent.

Visa pour l’école

Entre 3 et 5 ans, les enfants jouent beaucoup à faire semblant et se servent de plus en plus des objets de façon symbolique en s’amusant. Ils conduisent une voiture imaginaire, téléphonent en mettant la main à l’oreille, cuisinent un gâteau en pâte à modeler… Ces jeux leur permettent non seulement d’utiliser leur imagination mais aussi de mieux contrôler leurs gestes et leurs émotions, de mettre en pratique ce qu’ils ont appris et de renforcer leur socialisation. Une fois entrés à l’école primaire, cela les aidera à utiliser d’autres symboles, comme les chiffres et les lettres. Une excellente base, donc.

On disait que…

Tous les jouets et les objets peuvent être symboliques car c’est l’usage que l’enfant en fait qui compte: il détourne les objets de leur fonction première (le couvercle de la casserole devient un volant de voiture…), il articule les jouets entre eux et leur donne vie (les poupées s’animent, se parlent…) Enfin, il se met lui-même dans la peau d’un personnage et fait également jouer des rôles aux autres enfants ou aux adultes qui jouent avec lui (« On disait que j’étais la maîtresse et vous les élèves… ») Inutile dès lors de noyer les enfants sous un flot de jouets sophistiqués. Les objets les plus simples leur permettront d’imaginer, adapter, transformer, faire semblant.

C’est moi le papa

Quand l’enfant incarne un personnage, il s’attribue ses qualités et ses défauts, et se définit hiérarchiquement par rapport aux autres: le parent a l’autorité sur son enfant, la maîtresse d’école sur ses élèves… Il travaille donc ses relations avec les autres et apprend à gérer ses émotions. Il commence aussi à intégrer peu à peu les règles et les lois fondamentales de la société, et s’exerce à comprendre le monde extérieur pour pouvoir l’investir socialement. Enfin, il parle énormément dévoilant ainsi des parties de lui, qui en disent long sur la façon dont il décrypte le monde et y associe les émotions «conformes». Il est donc très intéressant pour les parents et les éducateurs d’y être attentifs.

Le maître du jeu

Face à ces jeux, les adultes – parents surtout – se demandent souvent s’ils doivent intervenir et comment. En effet, ici, c’est l’enfant qui est maître de ce qui se joue. Être invité à participer au jeu ou s’inviter soi-même n’a évidemment pas le même impact. Mais le plus important, si vous y participez, c’est de jouer le jeu!