Enfants et
ÉCRANS

Révolution !

La révolution numérique a profondément bouleversé notre société et l’enfance d’aujourd’hui ne ressemble plus à celle que nous avons vécue. La sphère familiale, mais aussi éducative est investie par les écrans et les outils numériques et, que les parents soient, ou non, familiers de cette culture et de ses usages, il leur est parfois difficile de gérer, sans à priori, le temps et l’utilisation des outils numériques par les enfants et les ados, d’autant que les messages sont parfois contradictoires. Voilà pourquoi L’ONE s’est intéressé aux écrans en général et mène campagne pour donner au numérique la place qu’il mérite.

Enquête : résultats

Dans le cadre de ses campagnes biennales sur des sujets d’actualités, l’ONE a mené une enquête en collaboration avec le conseil supérieur de l’éducation au média (CSEM) auprès des parents et des professionnels de l’enfance afin d’appréhender les différents modes d’utilisation des écrans par les enfants de moins de 6ans notamment au sein des familles. L’enquête a révélé entre autres : qu’il y a en moyenne 6 écrans par famille, dont le plus utilisé est la télévision, même si les tablettes gagnent du terrain. Que les bébés d’un an sont de plus en plus nombreux à avoir accès aux écrans, pas par choix éducatif, mais parce que la télévision se trouve souvent dans la pièce principale de la maison. Et que plus les enfants grandissent, plus ils ont accès aux écrans, au rythme moyen d’un appareil supplémentaire tous les deux ans… Quant à la perception des adultes, parents et professionnel sont en accord: les écrans sont davantage vus de manière négative que positive et tous s’accordent à dire qu’en dessous de 6 ans peu de bénéfices sont à retirer des écrans les trois quarts des parents exercent d’ailleurs un contrôle systématique.

Identifier l’environnement

Faire le point sur l’environnement de l’enfant : cadre familial, milieu d’accueil, scolaire extra scolaire : la présence, l’utilisation pertinente active ou passive de l’écran par l’enfant seul, accompagné ou en groupe doit être mesuré objectivement pour connaître l’impact et l’utilisation réelle et le rapport que l’enfant entretient à l’écran.

Trouver l’équilibre

Dans un contexte d’exposition prolongée aux écrans chez un tout petit de moins de deux ans, on constate un déficit ultérieur de l’attention et de la concentration et une attitude passive face au monde extérieur même lorsque la télé n’est là qu’en bruit de fond. La télé n’a pas non plus d’effet bénéfique sur le langage qui ne s’apprend que dans l’interaction. L’usage excessif d’écran – à tout âge, cette fois — favorise la prise de poids et augmente le risque d’obésité : tout ce temps « statique» doit être compensé par des activités physiques. Enfin l’utilisation d’écran avant d’aller au lit peut avoir des effets négatifs sur l’endormissement et créer un déficit de sommeil : on conseille d’éteindre les écrans 1 heure avant la mise au lit de l’enfant.

Rester positifs !

Ces outils ne sont pas dangereux, mais l’usage que l’on en fait peut être risqué. Il y a de nombreux points positifs liés à l’utilisation des écrans et les risques s’ils existent sont souvent sur estimés. Il faut que les adultes se remettent en question sur ces points et prennent confiance, car l’accompagnement de l’enfant par un adulte favorisera le développement de son sens critique : la meilleure protection contre les effets néfastes du numérique, mais aussi la passerelle vers de nouvelles compétences valorisables professionnellement, scolairement, mais aussi socialement!] Il faut savoir montrer l’exemple en se limitant soi-même en utilisant ces outils de manière pondérée et respectueuse des règles familiales (ne pas surfer sur les réseaux sociaux quand on est à table par exemple.) Pouvoir poser un cadre évolutif et adapté à la culture familiale. Et enfin, sortir de la crainte. Même si on n’y connaît rien, reconnaître les côtés positifs de ces outils permettra d’entamer un dialogue avec l’enfant, sur le temps qu’il y consacre et ce qu’il y fait/voit… tout en lui apprenant à se gérer petit à petit.

Personne n’est expert !

Pour cela, il faut accompagner l’enfant dans son utilisation des outils numérique et des écrans : regarder avec lui certains programmes ou contenus et en parler, mais aussi le rassurer quant au regard que l’on porte sur son utilisation d’internet et du numérique : s’il se sent jugé, s’il perçoit toujours les réticences parentales, il risque de couper court au dialogue sur le sujet, de refuser d’écouter les conseils, d’appliquer les limites et de se retrouver seul en cas de problème. Et puis il aura beau jeu de vous rétorquer que de toute façon vous n’y connaissez rien… Il faut le questionner avec un intérêt sincère : pas pour le fliquer, mais pour prouver que l’on s’intéresse à ce qu’il fait, que l’on n’est pas fermé : « Comment se joue ton jeu? Explique-moi comment cela marche. » Pas besoin d’un bagage technique pour gérer intelligemment l’utilisation de ces outils : juste une ouverture d’esprit et du bon sens.

Merci à toutes les personnes qui ont contribué à cette réalisation.