IL VEUT UN TATOO
Aider et guider
Aujourd’hui, tatouages et piercings ont le vent en poupe, surtout chez les ados. Cet acte, autrefois rebelle ou marginal, est devenu banal pour eux. On trouve d’ailleurs des salons de tatouage un peu partout et il est possible de se faire tatouer un petit motif ou placer un piercing pour un prix très modéré. Mais pour un parent, cela peut être inquiétant… Votre ado veut faire un tatouage ou un piercing? Pas de panique. Discutez-en sereinement avec lui. En tant que parent, c’est votre rôle de l’aider et le guider dans son choix mais aussi de le mettre en garde car c’est un acte irréversible et qui n’est pas toujours sans danger pour la santé.
Mais pourquoi?
Effet de mode, choix d’appartenance à un groupe, un idéal, une religion… Pour un jeune, avoir recours au tatouage ou au piercing est une affirmation de son identité et de sa différence. Pour certains, se faire tatouer est un vrai projet artistique ayant une signification mûrement réfléchie, pour d’autres, il s’agit d’un coup de tête, d’un effet de mode… Cela peut être aussi une sorte de rituel de passage de l’enfance à l’âge adulte ou même une volonté de se détacher de leurs parents.
Irréversibles?
Les piercings ne laissent qu’une petite cicatrice si on les enlève (sauf les piercings dilatateurs qui nécessitent une intervention chirurgicale). Par contre, les tatouages sont définitifs. Seul un traitement au laser permet de les effacer mais c’est coûteux (jusqu’à 10 fois le prix du tatouage) et très long car il faut de nombreuses séances espacées de plusieurs semaines pour permettre la cicatrisation entre chaque intervention. À noter aussi: les couleurs employées pour le tatouage influencent le nombre de séances de laser, le noir et le rouge sont les plus faciles à effacer ; le jaune et le mauve, les plus difficiles.
Existe-t-il des obligations légales pour réaliser un piercing ou un tatouage chez les mineurs?
Y a-t-il des zones à éviter, tant pour les tatouages que les piercings?
En quoi accompagner un mineur dans son projet de tatouage peut-il être différent d’un adulte?
UN CHOIX RÉFLÉCHI
MISES EN GARDE
Les risques
Pour introduire l’encre sous l’épiderme, le tatoueur perce la peau des milliers de fois avec une aiguille contenant un mélange de solvants et de pigments. Ces petits «trous» peuvent être la porte d’entrée à des bactéries et donc des infections. Mais le risque principal, du moins chez nous, ce sont les allergies: démangeaisons, gonflements, lésions cutanées. Ces allergies peuvent être traitées avec des crèmes à base de corticoïdes, mais dans certains cas, il peut être nécessaire de retirer le tatouage au laser. À noter que les tatouages «provisoires» au henné noir sont responsables de bon nombre d’allergies. Le henné noir est en effet du henné orange (inofensif) auquel on a ajouté un pigment très allergisant.
Quant aux piercings, leurs risques sont beaucoup plus nombreux et graves que ceux des tatouages, surtout ceux qui sont réalisés au niveau du cartilage des oreilles – le risque d’infection y est très grand et, lorsque ça arrive, cela nécessite généralement une intervention chirurgicale car le cartilage «fond» – et ceux de la langue qui peuvent casser l’émail des dents ou des lèvres qui grignotent les gencives et peuvent nécessiter, dans les cas les plus graves, une greffe osseuse (en général prélevée au niveau du tibia ou du crâne).
Que dit la loi?
La loi belge ne prévoit pas de limite d’âge pour se faire tatouer ou percer. Cependant, en-dessous de 18 ans, un ado est sous l’autorité de ses parents. Il ne peut donc pas se faire tatouer sans leur autorisation. Le code de déontologie des tatoueurs et perceurs de Belgique précise d’ailleurs qu’ils ne peuvent pas tatouer ou percer les jeunes entre 16 ans et 18 ans sans l’autorisation de leurs parents et, en aucun cas, avant 16 ans.
Avant de se lancer
Il est essentiel de bien choisir son tatoueur/pierceur, de discuter avec lui notamment de l’emplacement du tatouage ou du piercing, certaines zones du corps vieillissant moins bien que d’autres, d’examiner son book et surtout de vérifier qu’il est agréé par le SPF Santé publique qui vérifie les espaces d’accueil, de travail et de nettoyage, la stérilisation du matériel et la qualité des produits comme les encres. En outre, le tatoueur doit faire signer un document de consentement en deux exemplaires. L’exemplaire remis au client doit mentionner les risques liés au tatouage ou au piercing, les cas qui nécessitent une visite chez le médecin, les contre-indications et complications possibles. Il doit aussi accorder un délai de réflexion avant de procéder à l’acte et remettre également un document précisant les soins à apporter après le tatouage ainsi que les précautions à prendre.
Une fois réalisé, comment bien prendre soin de son nouveau tatouage ou piercing?
Et si on n’aime plus son piercing ou son tatouage, est-il possible de l’enlever?
Comment ta maman a-t-elle accepté ton choix de réaliser un tatouage?
UN TATOUEUR AGRÉÉ
Documentation sur le sujet