GROS CHAGRIN?
Pleurer pour communiquer
Au début de sa vie, le bébé est immature, il ne comprend pas ce qui lui arrive. Tout peut être perçu par lui comme une source de danger qu’il s’agisse d’un gargouillis, d’un bruit soudain, de sensations qu’il n’a encore jamais connues. Il peut alors se sentir submergé par la peur, l’angoisse, la colère… et se mettre à pleurer. Parce qu’il n’a pas d’autres moyens pour exprimer ce qu’il ressent. D’autant qu’à cet âge, il a peu de moyens de réguler les émotions qu’il ressent. Les pleurs et les cris sont les principaux signaux de communication dont il dispose pour faire venir à lui l’adulte, dont il est très dépendant, pour obtenir une réponse à ses besoins, comprendre sa détresse, le rassurer, le sécuriser, le consoler.
Des signes différenciés
Durant les premiers mois de sa vie, un nouveau-né pleure pour exprimer des ressentis et besoins divers: parce qu’il a faim, froid ou chaud, parce qu’il doit être changé, parce que quelque chose l’a effrayé, parce qu’il a besoin d’un câlin… ou parfois parce qu’il a besoin de se décharger (un trop-plein d’émotions, des tensions accumulées). Il est donc très compliqué pour les personnes qui s’occupent de lui de savoir ce qui a déclenché ces pleurs et d’y apporter une réponse appropriée. Mais peu à peu, ils vont apprendre à décoder ces signes qui vont évoluer et se différencier selon les circonstances, acquérir des tonalités différentes selon qu’il s’agisse d’inconfort, de fatigue, de douleur… Par ailleurs, le bébé va développer d’autres moyens de communication: sourire, sons de contentement… toute une palette de signes et d’expressions.
Effet miroir
Les temps d’échange entre le bébé et son parent, et la richesse de ces moments partagés vont soutenir le développement de ces autres moyens de communication. Lorsque l’enfant exprime une émotion, l’adulte, en miroir de ce qui se passe, lui renvoie des signes nuancés (mimiques, intonation de la voix…). Ainsi, par exemple, si l’adulte voit l’enfant exprimer du contentement, il répondra en étirant son sourire, en parlant avec une voix joyeuse, en agrandissant ses yeux… Peu à peu, le bébé va imiter l’adulte. Il va comprendre, par exemple, qu’il y a plusieurs façons d’exprimer son contentement: sourire, rire, rire aux éclats, et nuancer son expression en fonction des circonstances. Au fur et à mesure, il deviendra donc plus facile pour l’adulte de comprendre l’enfant et de savoir quelle réponse lui apporter.
Pourquoi le bébé pleure?
Est-ce que les pleurs peuvent évoluer et comment y répondre?
Y a-t-il un « décodeur universel » des pleurs?
DÉCODER LES PLEURS
UN TROP-PLEIN D'ÉMOTIONS
Comment répondre aux pleurs d’un bébé tout en encourageant son autonomie?
Si on répond aux pleurs de bébé, ne deviendra-t-il pas capricieux?
Réagir aux pleurs
Mais que faire lorsqu’un bébé pleure? Se précipiter et tenter de le consoler? Ne risque-t-il pas alors de «s’habituer aux bras» et devenir capricieux? Plusieurs études ont montré le contraire: apporter une réponse rapide et de qualité aux pleurs des bébés contribue à les calmer et à diminuer leur stress. Ainsi, le fait de les prendre dans les bras libère de l’ocytocine qui les apaise. À plus long terme, les études en psychologie du développement montrent que plus on répond rapidement et de manière appropriée aux signaux d’alerte d’un bébé, plus il deviendra confiant et autonome.
Et si ça nous dépasse?
Parfois, les pleurs d’un bébé semblent inconsolables. L’adulte ne comprend pas ce qui se passe et n’arrive pas à le calmer ce qui peut engendrer du stress, de la frustration, un sentiment d’échec, d’incompétence et même de la colère. Dans les cas extrêmes, cela peut conduire à des réponses inappropriées, voire au syndrome de bébé secoué. Si les pleurs deviennent trop frustrants et que vous vous sentez dépassé, passez le relais à un proche (collègue, conjoint, grands-parents…). Si vous êtes seul(e), mettez l’enfant en sécurité, expliquez-lui que vous devez vous éloigner, prendre le temps de vous apaiser mais que vous allez revenir. Lorsque la tension est redescendue et que vous avez retrouvé votre calme, retournez près de votre enfant, excusez-vous de cette parenthèse nécessaire pour vous, pour lui, et répondez au mieux possible à sa détresse si personne dans votre entourage n’a pu le faire.
CONSOLER ET APAISER
Documentation sur le sujet