TROP PRESSÉS
Un rythme d’enfer
«Dépêche-toi, on va être en retard»! Quel parent n’a jamais prononcé ces mots? En fait, c’est même leur lot quotidien. Pressés, stressés en permanence, ils sont obligés de jongler avec leurs différentes vies – familiale, professionnelle, privée… – courent de la maison à la crèche, à l’école, au boulot, au supermarché…. Sans compter que dans leur souci de donner un maximum d’atouts «pour plus tard» à leur progéniture et de l’occuper au maximum, ils l’inscrivent aussi souvent à des activités sportives ou artistiques après l’école. Ce rythme d’enfer est donc aussi celui des enfants, levés souvent trop tôt, bousculés, houspillés, ballotés entre différents lieux tout au long de la journée. Et quand, enfin, ils rentrent le soir à la maison, il y a encore les devoirs, le repas, le bain et puis, au lit… avant de recommencer le lendemain.
Dysfonctionnement
Entraînés dans la course effrénée des adultes, les enfants n’ont pas le droit de traîner, de flâner, de s’arrêter… Y compris dans leurs apprentissages. Dès qu’ils sont un peu plus lents dans l’acquisition des compétences attendues, on a tendance à considérer qu’ils souffrent de «dysfonctionnement». Les diagnostics de dysfonctionnements multiples, troubles de l’apprentissage ou de l’attention, sont d’ailleurs de plus en plus nombreux. Alors qu’en réalité, ce sont bien souvent les rythmes auxquels les enfants sont soumis qui dysfonctionnent… Notre système éducatif est en effet imprégné de cette volonté du plus rapide, du plus performant et du plus rentable. Mais «plus vite» ou «plus tôt» ne sont pas synonymes de «meilleurs» quand il s’agit d’apprentissages!
Occuper le temps
L’enfant n’a donc pas le droit de «perdre» du temps: pour pouvoir «réussir plus tard dans la vie», chaque moment de sa vie doit être rentabilisé… y compris son temps libre. L’offre d’ateliers, stages et autres propositions d’animations après l’école, le samedi et durant les vacances a explosé ces dernières années en réponse à la demande grandissante de parents débordés et soucieux d’occuper le temps libre de leurs enfants de façon qualitative ou plutôt utile. C’est ainsi qu’on a vu apparaître un nouveau type d’activités: les activités dites «éducatives»: stages autour des maths ou des sciences, ateliers de lecture et d’écriture, séjours en langues étrangères… On voit aussi se développer de plus en plus de jeux pour apprendre à calculer, écrire, reconnaître les couleurs ou les formes, découvrir le corps humain…
Le temps extrascolaire est-il un temps éducatif à part entière?
L’enfant est-il acteur de son temps extrascolaire?
Laisser place à l’ennui?
PLUS VITE!
PAUSE!
Une bulle
Les enfants ont donc rarement la possibilité de souffler, se reposer, créer, rêver… ou ne rien faire. Or, il est très important de les laisser prendre leur temps, évoluer à leur rythme, dégagés des préoccupations et du stress des adultes, ainsi que des contraintes d’efficacité, de rentabilité ou de performance qui les assaillent chaque jour. Cette pause bénéfique, ils pourront la trouver dans l’accueil extrascolaire. Mis en œuvre le plus souvent au sein même d’une structure scolaire, c’est un espace-temps où la créativité et l’imagination sont encouragées et où l’évaluation quantitative est exclue, où les professionnels sont disponibles et attentifs au rythme des enfants, où les espaces ont été réfléchis et aménagés, où du matériel est prévu et des activités envisagées pour répondre à leurs besoins, sans obligation de participation ou attente de résultat… C’est ce moment où l’école s’arrête et où les élèves redeviennent des enfants. Une «bulle» où ils peuvent être pris en considération dans leur globalité. Et où chacun peut jouer, évoluer, grandir… à son rythme.
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Le temps extrascolaire, c’est un temps valorisé et considéré par tous?
DU TEMPS VRAIMENT LIBRE
Documentation sur le sujet