LIBERTÉ CHÉRIE

Tenir la porte ouverte

Parents comme milieu d’accueil se doivent de stimuler l‘intérêt de l’enfant: en le plaçant dans un milieu stimulant et sécurisé dans lequel il pourra évoluer avec une grande liberté. Il sera intéressant de placer à proximité des objets «intéressants» que l’enfant aura envie de regarder, d’explorer, d’expérimenter. On peut bien sûr pratiquer une activité avec lui, pour autant qu’elle soit à sa portée et on peut également l’accompagner – par exemple en le mettant en position ventrale (voir notre air de familles sur la tête plate) quelques minutes tous les jours et maintenu pour qu’il apprivoise cette position. Mais il ne faut pas «l’animer» et le surstimuler. Le mieux est toujours de l’accompagner dans ses expériences et de le laisser faire ses propres découvertes seul. Son développement se fera naturellement et dans un environnement riche. Dans celui-ci, il expérimente et découvre les propriétés des objets, les limites de son propre corps, l’enfant apprend «à penser», à trouver des solutions, à développer progressivement de la confiance en ses capacités, en ses compétences propres: en lui!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Autononomie

La liberté de mouvement est aussi l’exploration de ses propres limites. Il ne faut jamais pousser l’enfant au-delà de celles-ci, mais bien le laisser expérimenter. On n’assied pas un enfant tant qu’il n’a pas acquis la position assise. On ne le place pas seul sur le ventre tant qu’il ne maitrise pas le redressement: ce serait le mettre dans des situations d’échec, mais aussi menacer sa sécurité. Il doit atteindre seul et à son propre rythme les différents stades moteurs. Il prend ainsi conscience et confiance! Concrètement, c’est le premier pas dans l’apprentissage de l’autonomie, le développement de la confiance en soi et l’éveil des sens. Mais, c’est aussi pour l’enfant, une manière de développer sa créativité: comment évoluer et de quelle manière utiliser tel ou tel objet. Au final c’est un enfant qui prend possession de ses moyens, développe sa confiance en lui et sera mieux dans sa peau. Il devient réactif et inventif face aux situations nouvelles qu’il pourrait rencontrer.

 

Cathy FRANZIN, Puéricultrice à la Crèche de la Dîme
Comment les puéricultrices soutiennent-elles la liberté de mouvement chez les enfants ?
Cathy FRANZIN, Puéricultrice à la Crèche de la Dîme
Comment les parents comprennent-ils cette démarche d’encouragement sans forcer ?
Pr. Boris JIDOVTSEFF , Professeur au Département des sciences de la motricité ULg, responsable du CEReKi
Quelles sont les raisons de laisser l’enfant se mouvoir au maximum dés la naissance ?
Pr. Boris JIDOVSTEFF, Professeur au Département des sciences de la motricité ULg, responsable du CEReKi
Que signifie « laisser bouger » et comment faire?
Des vêtements pour y faire des bêtises!
Alors que le mouvement est le premier moteur de développement de l’enfant puisqu’il lui permet de découvrir tant son environnement que ses propres limites, on voit encore parfois des petits bouts trop bien sapés pour gigoter… Forts de cette observation, les milieux d’accueil proposent aux parents d’habiller les petits de tenues souples pour bouger et faciles à nettoyer. Comme disait l’autre : « à quoi ça sert d’avoir des vêtements si on ne peut rien faire dedans.
TOUT SEUL!

 

Liberté surveillée

Évidemment on pense aux tapis d’éveil, aux modules… mais tout dans la maison peut être source d’intérêt. Et c’est là toute l’ambiguïté: comment sécuriser l’espace domestique sans lui ôter tout intérêt? Comment présenter les jouets, les objets à l’enfant pour éveiller sa curiosité tout en l’éloignant des choses à risque? Le parc: symbole d’enfermement, mais aussi lieu sécurisé: s’il y a des animaux ou d’autres enfants plus grands, en âge de courir dans la maison, placer le tout petit dans un parc assurera sa sécurité: personne ne viendra lui marcher dessus et il ne risquera pas de s’emparer des jouets pas adaptés (lego qu’il pourrait avaler) à son âge de son grand frère (on évitera aussi de cette façon toute crise de colère de part et d’autre.)

Accompagner n’est pas faire pour lui!

On voudrait l’aider, mais il doit apprendre seul! Apprendre aussi le sens du non, les limites qui sont les siennes et celles qu’il doit intégrer… Bien sur c’est agaçant de le voir grimper et glisser du canapé (d’autant qu’il pourrait tomber…), mais mieux vaut le laisser faire pendant un moment par exemple que de lui interdire. Et si c’est inquiétant de le voir s’approcher du poêle, mieux vaut interdire carrément le passage ou délimiter une circulation sans risque plutôt que d’être en permanence sur les dents et crier attention à chaque fois qu’il s’en approche. On risque de lui faire craindre démesurément quelque chose qui en soit ne représente de danger que lorsqu’on ne sait pas qu’il est dangereux… et d’en faire un enfant timoré. La peur de tomber induite par l’inquiétude parentale de la chute peut freiner un tout petit dans son apprentissage de la marche… bien encadrer, surveiller et encourager sont les mots clefs.

Maryline SIMONET , Maman de Lya
Comment a-t’elle favorisé l’autonomie et la liberté de mouvement chez sa fille ?
Céline MASSET, Maman d’Arthur
En quoi est-il important que son enfant puisse bouger et qu’a-t’elle mis en place?

 

BIEN ENCADRÉ
Évidemment, des vêtements confortables ne sont pas l’unique condition pour qu’un enfant bouge de manière autonome. Il a besoin du regard bienveillant de l’adulte, d’avoir avec ses parents des moments privilégiés, pour se sentir en lien avec eux. Ainsi, nourri de cette attention, c’est avec confiance qu’il va se tourner vers l’extérieur et investir son environnement de façon autonome. Un enfant bien dans son corps et ayant la maitrise de celui-ci aura plus de chance d’être un enfant en mouvement puis un adulte non sédentaire. Quand on connaît les bénéfices du mouvement pour la santé autant mettre toutes les chances du côté des enfants et dès le début….
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Documentation sur le sujet