S'endormir seul
H moins une
Deux fois par an, nous modifions nos horloges : fin octobre pour l’heure d’hiver et fin mars pour l’heure d’été laquelle s’installe pour 7 mois ! Concrètement, à deux heures du matin le dernier dimanche de mars, on passe directement à trois heures… Un vrai voyage dans le temps. Au final, c’est plus d’heures d’ensoleillement – pardon, de luminosité —, dont on peut bénéficier après l’école et le boulot. Super pour les apéros en terrasse et les longues soirées quand l’été sera là… Mais cela veut aussi dire une heure de sommeil en moins… Une rupture de rythme qui ne se digère pas toujours de la même façon chez tous.
Sommeil nécessaire
Les enfants ont besoin de sommeil : pour grandir, pour murir, pour se reposer… C’est durant cette période qu’ils assimilent et fixent leur apprentissages, rechargent leurs batteries, grandissent – au sens physique et psychique du terme. Leurs rythmes biologiques ne sont pas du tout liés aux horloges et cette heure perdue ou gagnée les perturbe. Au programme : fatigue, mauvaise humeur, trouble de l’appétit et inattention à l’école voire troubles de l’endormissement (puisque le rythme est modifié.) Donc, cette mesure, prise au départ pour économiser l’énergie fossile, finit par épuiser l’énergie humaine… Cette chrono-rupture se rattrape chez certains en quelques jours, chez d’autres en trois semaines, mais on peut aussi s’y préparer : c’est mieux et pas très compliqué…
Préparer
Dans leur grande sagesse, nos dirigeants ont fixé ces changements d’heure le week-end. On peut donc dès le vendredi prendre des mesures pour contrer l’heure perdue, en avançant simplement de 20 minutes l’heure du coucher (et donc l’heure des repas.) À la fin du week-end, cette heure aura été dormie et le lundi se déroulera sans encombre. Ne pas oublier, même si on avance tout, de garder pour l’enfant le même rituel d’endormissement : c’est important pour lui de conserver ses repères. On peut aussi – dans l’autre sens – activer le rythme circadien de l’enfant en allumant généreusement les pièces à vivre au moment du réveil quand il fera encore nuit dehors…
Quel est l’impact du changement d’heure sur les enfants ?
Peut-on préparer les enfants aux changements d’heure ?
Quelle est l’importance du sommeil chez les enfants ?
Pourquoi les enfants doivent-ils devenir autonomes face à l’endormissement ?
Comment aider l’enfant à s’endormir ?
Chacun son sommeil
Le marchand de sable, c’est vous !
S’endormir
Comme pour tout ce qui requiert un apprentissage vers l’autonomie, c’est aux parents de distribuer les bonnes cartes. Commencer par calmer le jeu en fin de journée et créer une ambiance détendue, propice au sommeil, jalonnée de repères sécurisants, revenants dans le même ordre et au même rythme tous les soirs. On appelle ça le rituel dodo. Bain, pyjama, mise au lit, câlin ! Le rituel dodo n’a pas besoin de durer des heures, selon l’âge (et la durée de l’histoire) on considère que 10 minimum et 20 minutes sont suffisantes et qu’au-delà de trente il devient contre-productif… Cette bonne habitude est à prendre au plus tôt. Quand il est tout petit, dès que l’enfant marque des signes de fatigue, on termine ce que l’on faisait ensemble et on applique la routine toujours dans le même ordre. Cela doit devenir une habitude. Et c’est mieux pour lui de s’endormir dans son lit que dans des bras : ça l’aide à replonger dans le sommeil en cas de réveil nocturne.
Horaires fixes
Quand il grandit, on ne lui propose pas d’aller dormir. On fixe l’heure à laquelle il doit y être ! Après, c’est à chacun d’adapter : parler, faire un câlin, regarder des photos, se raconter des histoires ou la journée, vérifier l’absence de monstres sous le lit… Le tout c’est d’instaurer un moment privilégié́ de relation entre l’enfant et l’adulte. À chacun le sien, selon les rythmes, les habitudes familiales et les désirs de l’enfant. Ce rituel, ces repères lui permettent de s’engager seul et avec moins d’appréhension vers le sommeil. Une veilleuse ou une boîte à musique et, bien sûr, Doudou, objet transitionnel de compétition complèteront la panoplie « prêt à dormir ».
Le coup du dernier…
Bisou, verre d’eau, pipi… en grandissant l’enfant va développer des stratégies pour vous faire rester ou revenir. C’est particulièrement vers 4 ou 5 ans, quand ils ont peur des cauchemars, qu’au moment du coucher, ils ont toujours plein de questions hyper importantes à poser ! C’est un signe d’intelligence, on peut en sourire, mais s’il faut répondre à cette angoisse, il ne faut pas se laisser piéger sous peine que cela ne vire à l’escalade et à la dispute. (Ce qui fatalement n’aide pas à un endormissement serein.) On répond, on rassure, puis on clôt la discussion. C’est le moment d’être ferme. « Tout va bien, nous ne sommes pas loin maintenant tu restes dans ton lit et tu nous laisses du temps entre adultes. » N’exigez pas qu’il s’endorme, ça ne marche pas. Personne ne s’endort sur commande ! Cet angle fait toute la différence : il a le droit de ne pas s’endormir, mais il doit respecter la règle et rester au lit.
Merci à toutes les personnes qui ont contribué à cette réalisation.
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