Le jeu, c’est sérieux!
Dès sa naissance, l’enfant joue. Avec tout son corps, tous ses sens, ses émotions, il interagit avec le monde qui l‘entoure. Le jeu est pour lui source de plaisir, de découverte, mais aussi d’apprentissages. Physiques bien sûr : quelles sont ses limites corporelles, comment peut-il les dépasser ou se développer en faisant et refaisant le même geste, mais aussi relationnels : apprendre à partager ses jouets, donner, recevoir, perdre et retrouver, jouer avec ou sans l’autre. Tout ça dans le plaisir, sans efforts et tout en pratiquant une série d’exercices physiques qui l’entraînent et le font grandir. Évidemment, ces jeux sont adaptés à son évolution et même si l’enfant trouve dans son environnement familier de quoi se créer des jeux, on peut aussi lui offrir de quoi développer telle ou telle capacité.
Espace et liberté contrôlés
La première chose dont l’enfant a besoin pour jouer c’est d’une liberté de mouvement : dès sa naissance même en position couchée sur le dos, il peut jouer pour autant qu’il puisse se remuer : donc on investi dans un tapis de jeux sur lequel il pourra rouler sans risque de chute s’étirer pour tenter d’attraper des objets (mous) mis à sa portée et gigoter dans tous les sens. On évitera de le coincer dans des vêtements trop serrés et d’emprisonner ses petits pieds dans des chaussures tant qu’il ne marche pas. En grandissant, son besoin d’espace va augmenter proportionnellement à son autonomie. Il faudra sécuriser la maison pour lui permettre de l’explorer sans avoir toujours à être derrière lui, prêt à bondir le non à la bouche ! Ça ne veut pas dire cesser de surveiller. Mais ne pas s’émouvoir s’il monte et descend 150 fois du divan… Il expérimente, s’entraîne, apprend : il grandit… Dès que possible, on file au jardin ou au parc pour lui offrir de plus grands espaces et de nouvelles découvertes.
Seul et ensemble
L’enfant cherche le contact, petit à petit il va essayer d’attraper la main, les cheveux, les lunettes, puis mimer les « au revoir », les bravos.. Viendra ensuite le temps où il jette tout par terre pour qu’on lui « rapporte »… Ces jeux simples, comme coucou beuh (mains cachant le visage,) le rassurent : ils lui permettent de comprendre que ce n’est pas parce qu’on ne voit plus quelque chose que cette chose n’existe plus. Viendront ensuite des jeux d’imitation dans lequel le parent peut s’inscrire : comme s’appeler au téléphone, jouer au marchand, à l’institutrice… En fait, jouer avec l’enfant, c’est établir du lien et c’est dans ce lien que l’enfant se construit. Prenez le temps chaque jour de jouer avec lui ou d’accompagner ses jeux. Tout en évitant la sur stimulation ou l’occupation permanente : il faut laisser à l’enfant des espaces de temps libre et le droit de ne rien faire : c’est dans ces moments que son cerveau fonctionne un max… Pour emmagasiner tout ce qui a été rencontré, mais aussi créer, rêver, échafauder…
Jeu de main…
… de nez, de cœur de corps… Il n’y a pas qu’une seule sorte de jeu ! Les jeux sensoriels : goûter, écouter, toucher, voir… Il ne faut pas hésiter à stimuler tous les sens des petits en chantant en leur faisant sentir des odeurs différentes en cuisine, toucher des matières soyeuses ou rêches… Tout ça l’aide à appréhender le monde qui l’entoure. Les jeux câlins sont ceux de la réassurance : le doudou qui rappelle maman, la poupée à laquelle on confie son chagrin, ces jeux s’appuient sur des jouets « élus » par l’enfant. Ils lui permettent d’exprimer ses émotions. Les jeux psychomoteurs : bouger, grimper, courir, porter des jouets : la prise de conscience de tout son corps dans l’espace et le temps par l’enfant est fondamentale. Cela lui permet d’appréhender des notions comme : haut, bas, derrière devant, demain, après, hier… Autant de concepts qui aideront plus tard dans l’apprentissage du calcul ou de l’écriture. Jouer c’est aussi et beaucoup bouger. Puis il y a aussi les jeux symboliques «on disait que», les jeux créatifs et les jeux d’apprentissages (puzzle, aide mémoire, constructions…).
Jeux rencontres
Le jeu avec les autres enfants apparaît plus tard : il faut attendre que l’enfant se soit socialisé. Au départ, il joue en même temps que l’autre et il y a des passes difficiles : il doit apprendre à partager ses jouets, puis, petit à petit, il joue avec les autres. Ces jeux lui permettent d’affirmer sa personnalité, mais aussi d’apprendre les règles du vivre ensemble : l’écoute, le respect, le partage… C’est la naissance d’amitiés mais aussi la possibilité de grosses disputes: chacun étant qui il est et pas encore prêt à accepter que l’autre n’est pas d’accord. Essayer de proposer des jeux créatifs sans compétition, mais plutôt basés sur la collaboration. L’émulation, le challenge, l’envie de gagner viendront bien assez tôt.
Quels jeux et jouets à quel âge?
Faut il vraiment acheter autant de jouets aux enfants ?
Pourquoi faut-il laisser du temps libre aux enfants ?
« On disait que »: Vers deux ans deux ans et demi, l’imitation vient enrichir les activités ludiques de l’enfant, on appelle cela les jeux symboliques, mais en quoi sont-ils essentiels ?
« Que penser des jouets violents, comme les armes, par exemple ?
Jeux: des pistes
À vous de jouer !
Pas d’inquiétudes: de la présence
La violence dans certains jeux peut être exutoire ou juste être la reproduction de choses vue à la télé. Cela peut être de la curiosité scientifique ou l’expression d’un sentiment que l’enfant ne parvient pas à formuler comme la jalousie envers un petit frère ou la colère contre papa… Martyriser une poupée n’est pas un crime – martyriser un animal ou son petit frère, oui ! Observer, accompagner, soutenir et placer des limites pour la sécurité (au sens large) de l’enfant et des autres : c’est le rôle du parent…
Chacun fait ce qu’il lui plaît!
Tous les enfants doivent avoir l’occasion de réaliser des apprentissages, de se développer de découvrir qui ils sont et quelles sont leurs capacités d’action. Les jouets pour filles ou pour garçons sont, en ce sens, limitatifs, ils réduisent l’enfant aux stéréotypes du genre. Mais un garçon peut jouer à la dînette et une fillette s’amuser avec des voitures. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut refuser un déguisement de princesse à la fillette qui le réclame non plus… L’imitation, mais aussi la curiosité et le plaisir guident les jeux des enfants, rester ouvert et à l’écoute tout en offrant l’horizon le plus large possible, là est le secret !
Qui jeu suis!
Les comptines, la musique, la danse : des activités d’éveil ludiques qui prennent tout leur sens accompagnées par un parent : elles comportent des notions de rythmique, mais aussi des aspects culturels et traditionnels qui inscrivent l’enfant dans sa famille, mais permettent aussi de créer du lien et de susciter la rencontre. Et il en va de même pour les histoires et les contes. Les consultations ONE proposent des ateliers d’éveil musical, des coins lecture, de psychomotricité, d’autres structures le font aussi, n’hésitez pas à vous renseigner.
Documentation sur le sujet